lundi 30 mars 2009

Une vie de 29,200 jours

La durée de vie normale d’un être humain est aujourd’hui près de 80 ans. Pendant ces nombreuses années de vie, i.e. près de 29,200 jours, on a des bons jours et des mauvais jours pendant lesquels nous sommes amenés à prendre des décisions qui doivent parfois être prises rapidement. En général, celles-ci seront guidées par les valeurs d’un individu. Ces valeurs varient énormément d’une personne à l’autre. Si on simplifie au maximum, il y a les bons et les méchants. Ainsi un homme bon essaiera d’éviter de faire des gestes qui pourraient blesser autrui. Et les méchants feront tout ce qui est possible pour obtenir une satisfaction personnelle tout en faisant le moins d’efforts possibles. Est-ce que l’on naît bon ou méchant? Où bien est-ce l’influence de notre entourage qui nous entraîne vers l’ombre ou la lumière. On réalise rapidement que le concept de bon ou méchant ne peut pas tout expliquer. Cela équivaudrait à n’avoir que deux couleurs telles le noir et le blanc (Ceci dit sans aucune arrière pensée sur la couleur de peau d’un individu!). Je pense sincèrement que tout homme à une valeur de base (bon ou méchant) qui dictera la majeure partie de ses comportements au quotidien. Par contre sous certaines circonstances, cette valeur de base pourra avoir des variations temporaires. On élargit alors le spectre des couleurs incluant différentes teintes de gris. Si la couleur blanche équivaut à la bonté suprême et le noir à la méchanceté ultime, un individu foncièrement bon devrait avoir des comportements généraux se tenant dans les couleurs de gris pâle.

Au cours de ses 29,200 jours de vie, la vision de vie d’un individu normalement constitué devrait normalement évoluer. Cette évolution normale d’une personne au cours de ces nombreuses années, peut parfois expliquer un comportement qui peut sembler hors normes. Je ne crois pas être la même personne aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Je pense que j’ai toujours été un être foncièrement bon, par contre il est évident que certaines de mes valeurs secondaires sont maintenant différentes. Je pense être aujourd’hui quelqu’un de beaucoup plus ‘songé’ que dans ma vingtaine. Cette évolution de l’être humain au cours d’une vie explique d’ailleurs pourquoi il est très difficile pour un couple qui se fonde au cours de l’adolescence ou même dans la jeune vingtaine de durer toute une vie. C’est encore plus vrai aujourd’hui alors que le monde entier est à la portée de tous. Dans ma jeunesse, le monde se limitait à mon petit village. Au début de la vingtaine, mon monde s’était agrandit à Montréal et Québec. Mais au cours des 20 dernières années, mon monde c’est agrandit à la planète entière. Ainsi, l’évolution de deux individus ne se fera pas nécessairement au même rythme et ne prendra pas nécessairement la même direction. À moins de vouloir vivre malheureux ou encore dans le mensonge perpétuel, un tel différent dans l’évolution de chacun entraînera irrémédiablement un couple vers une rupture. En tant qu’individu dans la catégorie des ‘bons’, il n’est jamais aisé de rompre un couple en sachant que l’autre personne risque d’être blessée. Et on peut parfois faire des gestes bien maladroits en tentant d’éviter l’inévitable.

J’ai moi-même causé bien une grande déception et bien des peines à mon ex-épouse il y a maintenant plus de 10 ans. Ce fut une période difficile qui me hante encore aujourd’hui. Je n’ai jamais demandé de pardon à mon ex-épouse pour mes gestes et je n’ai pas à le faire car accorder ou non le pardon est une décision bien personnelle. Par contre, j’ai toujours tenté du mieux que j’ai pu de compenser à cette situation difficile et surtout de minimiser au maximum l’impact de notre séparation sur nos enfants. J’ai toujours fait et ferai toujours le maximum pour être le meilleur père possible. Je ne crois pas jamais recevoir de prix en tant que meilleur ex-mari, mais je fais tout mon possible pour au moins être un jour finaliste dans la catégorie de meilleur père.

Il n’est pas toujours facile de pardonner à autrui. Et ce n'est sûrement pas tellement plus facile de se pardonner à soi-même.

Et dire que la semaine ne fait que commencer…

1 commentaire:

  1. Pardonner, ça ne veut pas dire d'oublier... Ça nous permet juste d'aller de l'avant et de laisser le passé derrière nous.

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